Serait-ce la mort ? créé en 1970 par le Ballet du XXe siècle, mais entré au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris neuf années plus tard, n’est pas une œuvre majeure de Maurice Béjart, mais elle permet de mettre en valeur cinq très beaux interprètes. A commencer par Nicolas Leriche, prodigieux d’intensité, rappelant par son côté félin et sauvage le Noureev des grands jours. Quatre des femmes qu’il a connu dans sa vie environnent cet homme au seuil de la mort. La jeune fille, incarnée par Dorothée Gilbert, offre une transparence juvénile et discrète. L’expérience, dansée par Clairemarie Osta, est une compagne bienveillante et sereine. Emilie Cozette, qui endosse l’habit de la sophistiquée, domine ses camarades d’une présence généreuse. Sans doute la plus béjartienne de toutes, Delphine Moussin, en blanc, incarne la mort, exhibant sa plastique parfaite avec une grande pureté de lignes, jusqu’au baiser final qui entraîne sa proie vers l’au-delà.

Extrait de l'article du 15 décembre 2008 par Delphine Goater pour RESMUSICA